Jacques Sapir — Lisbon's silent coup d'etat
Mike Norman Economics 2015-12-22
Not just AEP at The Torygraph.
A great deal has been said in the press, in France in particular, that the right coalition emerged victorious in the recent election for the legislature in Portugal. This is false. The right parties, led by Prime Minister M. Pedro Passos Coelho, won only 38.5% of the vote and lost 28 seat in parliament. A majority of Portuguese voters voted against the current austerity measures, in fact 50.7%. These voters cast their votes for the moderate left but also for the Portugese Communist Party and other factions of the radical left. De facto, the Socialist has Party 85 seats, the Left Bloc (radical left) 19, and the Communist Party 17. Out of 230 seats in the Portugese Parliament, this gives 121 to the anti-austerity forces, when the absolute majority is 116… The socialists and the left bloc clearly said that this accord [imposing austerity] must be revised. This is what motivated President Cavaco silva in his decision to reject the program for governance presented by the Left. But the motivs went further. He said: "After all the sacrifices made in the framework of an important financial accord, it is my duty and within my constitutional prerogatives, to do everything possible to prevent false signals from being sent to financial institutions and international investors." It is this statement that poses the real problem. What M. Cavaco thinks about a government of the united left is his right, and it is very likely the case. But in a parliamentary republic, as Portugal actually is, it is not in his power to interpret future intentions in order to oppose the will of the voters. If a coalition of the left and extreme left has a majority in Parliament, and if it presents — as is the case — a program for government, he must give it a chance. Any other decision is as an unconstitutional act, a "coup d'Etat."RussEurope Lisbon's silent coup d'etat Jacques Sapir
On a beaucoup dit, en France en particulier, dans la presse que la coalition de droite était sortie vainqueur des dernières élections législatives portugaises. Ceci est faux. Les partis de droite, emmené par le Premier-ministre M. Pedro Passos Coelho n’ont réuni que 38,5% des suffrages, et ont perdu 28 sièges au Parlement. Une majorité d’électeurs portugais a voté contre les dernières mesures d’austérité, en fait 50,7%. Ces électeurs ont porté leur vote sur la gauche modérée mais aussi sur le Parti Communiste Portugais et d’autres formations de la gauche radicale. De fait le Parti Socialiste portugais a 85 sièges, le Bloc de Gauche (gauche radicale) 19 et le Pari Communiste portugais 17. Sur les 230 sièges du Parlement portugais, cela en donne 121 aux forces anti-austérité, quand la majorité absolue est de 116[2].…
Les socialistes, et le « bloc de Gauche » ont clairement dit que cet accord devait être révisé. C’est ce qui a motivé le Président Cavaco Silva dans sa décision pour rejeter le projet de gouvernement présenté par la Gauche. Mais, les attendus de sa déclaration vont encore plus loin. Il a dit : « Après tous les importants sacrifices consentis dans le cadre d’un important accord financier, il est de mon devoir, et dans mes prérogatives constitutionnelles, de faire tout mon possible pour empêcher de faux signaux d’être émis envers les institutions financières et les investisseurs internationaux[3] ». C’est cette déclaration qui pose véritablement problème. Que M. Cavaco Silva pense qu’un gouvernement de la gauche unie puisse conduire à un affrontement avec l’Eurogroupe et l’UE est son droit, et c’est même très probablement le cas. Mais, dans une république parlementaire, comme l’est le Portugal actuellement, il n’est pas dans son pouvoir d’interpréter des intentions futures pour s’opposer à la volonté des électeurs. Si une coalition de gauche et d’extrême-gauche a une majorité au Parlement, et si elle présente – ce qui était le cas – un programme de gouvernement, il doit lui laisser sa chance. Toute autre décision s’apparente à un acte anticonstitutionnel, un « coup d’Etat ».